Dans l’investissement en bourse, la situation la plus frustrante et imprévisible est la suspension soudaine de la négociation des actions détenues. Cela cache plusieurs possibilités — parfois une simple suspension temporaire, parfois une sortie définitive du marché. Surtout lorsque le terme « désinscription » est évoqué, de nombreux investisseurs entrent instantanément en panique, craignant que leurs actions ne deviennent de simples papiers inutiles. Mais en réalité, le destin des actions désinscrites n’est pas forcément scellé ; l’essentiel réside dans votre capacité à diagnostiquer précisément la cause de la désinscription et à adopter la stratégie appropriée.
Qu’est-ce que la désinscription ? La comprenez-vous vraiment ?
Beaucoup confondent « suspension de la négociation » et « désinscription », mais ces deux concepts ont en fait une différence essentielle.
La désinscription désigne la cessation officielle de la cotation d’une société cotée, soit parce qu’elle ne remplit plus les critères d’éligibilité, soit parce qu’elle en fait la demande. Une fois désinscrite, les investisseurs perdent définitivement le droit d’acheter ou de vendre cette action sur cette bourse. À la différence, la désinscription et la cotation OTC (Over The Counter) sont distinctes — la désinscription concerne une sortie du marché principal, tandis que la cotation OTC concerne une société dont la négociation est arrêtée sur le marché de gré à gré.
Après la désinscription, l’action reste dans votre compte, mais elle devient une « position gelée ». Vous ne pouvez plus la transférer ou la vendre aussi facilement qu’auparavant, et sa valeur réelle peut fluctuer fortement — généralement à la baisse, souvent de manière significative.
Pour évaluer si vos actions risquent une désinscription, il faut d’abord connaître les causes courantes de désinscription.
Une désinscription pour dégradation financière est la plus fréquente. Lorsqu’une société accumule des pertes continues, que sa valeur nette devient négative ou que ses états financiers reçoivent une opinion négative de l’auditeur, la bourse peut la placer en liste de surveillance pour désinscription. Exemple typique : Chesapeake Energy, producteur de gaz naturel, a demandé la faillite en 2020, a été restructurée, et sa valeur a frôlé zéro.
Les infractions à la divulgation d’informations ou la fraude conduisent également à la désinscription. En 2020, Luckin Coffee a été suspendue de la NASDAQ suite à une fraude comptable, entraînant la perte totale pour les investisseurs. Des infractions similaires incluent la surestimation des revenus, le délit d’initié, la dissimulation d’informations importantes, etc.
La privatisation volontaire ou les fusions-acquisitions relèvent du « désengagement volontaire ». En 2013, Dell a quitté le NASDAQ pour une privatisation et une restructuration, ce qui a souvent permis aux investisseurs de bénéficier d’une prime lors du rachat.
La désinscription n’est pas un événement soudain, vous avez un délai pour réagir
Beaucoup craignent que la désinscription se produise sans avertissement, mais en réalité, la bourse donne un délai d’alerte suffisant. Comprendre ce processus est crucial pour réagir à temps.
D’abord, il y a la phase d’alerte. La bourse envoie une « lettre d’avertissement » ou un « avis de traitement », et vous verrez peut-être un symbole « * » ou « ST » devant le nom de l’action (par exemple « *XX Électronique »). C’est le moment d’être vigilant, de suivre de près les annonces de la société.
Ensuite, vient le délai d’amélioration, généralement de 3 à 6 mois. La société peut tenter de redresser la situation en publiant des états financiers complémentaires, en attirant des investisseurs stratégiques ou en améliorant sa structure financière. Beaucoup d’investisseurs prennent leur décision durant cette période, entre conserver ou vendre.
Si l’amélioration échoue, la société entre en phase d’examen. La bourse convoque une réunion d’examen pour décider de la désinscription officielle. Enfin, il y a l’avis officiel de désinscription, généralement avec un préavis de plusieurs semaines ou mois avant la dernière journée de négociation.
La désinscription vaut-elle encore quelque chose ? La réponse dépend de la cause
C’est la question que se posent le plus souvent les investisseurs. La réponse : cela peut être utile, ou totalement inutile — tout dépend du type de désinscription.
Privatisation volontaire : si la société ne détient que 10-20 % d’actions flottantes, il est probable que les principaux actionnaires rachètent à un prix supérieur au marché dans un délai donné. Dans ce cas, la valeur de vos actions pourrait même augmenter, à condition de suivre attentivement les annonces et de saisir l’opportunité de rachat.
Liquidation par faillite : c’est la situation la plus dramatique. En cas de faillite, le remboursement des dettes prime sur tout, et les actionnaires ordinaires sont en dernier. Même si la société dispose d’actifs résiduels, leur part pour les actionnaires est souvent insignifiante. La plupart du temps, les investisseurs ne récupèrent rien.
Une capitalisation très faible : lorsque le prix est en baisse prolongée et que la valeur de marché s’effondre, la liquidité devient rare. Il y a peu d’acheteurs, et même si certains peuvent acheter en interne ou en externe, le risque de perte totale est élevé.
Désinscription pour infractions : après une désinscription pour non-conformité, votre position sera « gelée » et ne pourra pas être convertie en cash. Il faut attendre la procédure légale pour débloquer la situation, période durant laquelle vous perdez tout contrôle sur ces fonds.
Désinscription liée à un marché en déclin : dans certains cas, une société désinscrite pour cause de dégradation du marché peut, si le marché se redresse, être réinscrite. La possibilité de retrouver de la liquidité existe alors.
Comment réagir face à différents scénarios de désinscription
Si la cause est une perte : dès que vous constatez qu’aucun repreneur ne se manifeste, il faut vendre rapidement. Même à un prix très faible, c’est mieux que de voir ses actions devenir de simples papiers inutiles.
Si la cause est une profitabilité : il vaut mieux conserver en espérant une reprise ou une nouvelle cotation à un prix élevé. Certains cas de privatisation ont finalement apporté des surprises positives aux actionnaires.
L’essentiel est la collecte d’informations. Avant la désinscription officielle, la société publie sur « l’observatoire des informations publiques » la date de désinscription et le plan de traitement. Il faut suivre activement ou demander directement à votre courtier.
En cas de rachat : il faut effectuer la procédure dans le délai imparti, sinon cela devient caduque. Accepter le rachat est souvent la façon la plus simple de minimiser la perte.
En cas de passage au marché OTC : même si la liquidité est limitée, la négociation peut encore continuer. Si la société redresse la situation, il y a une chance de réinscription future.
En l’absence de rachat ou d’option OTC : vous pouvez continuer à détenir, transférer en privé à d’autres actionnaires ou consulter votre courtier pour la procédure de transfert.
Questions fiscales : si vous ne pouvez pas récupérer votre investissement, vous pouvez déclarer une perte en capital pour réduire votre impôt. Il est conseillé de consulter un professionnel comptable.
La prévention du risque de désinscription : mieux vaut prévenir que guérir
Plutôt que d’attendre que la société soit désinscrite pour paniquer, il vaut mieux anticiper. Lors de l’achat d’actions, il faut analyser sérieusement la santé financière, la perspective commerciale et la conformité aux critères de la bourse.
La diversification est la méthode la plus efficace pour réduire le risque de désinscription. Évitez de concentrer tout votre capital sur une seule action ou un seul secteur. Selon votre profil de risque, construisez votre portefeuille :
De plus, il est important de revoir régulièrement les états financiers, la surveillance réglementaire et d’identifier rapidement les signaux d’alerte (pertes continues, changements dans la direction, réserves d’audit, etc.) pour sortir à temps avant que la situation ne s’aggrave.
Suspension et désinscription, ne pas confondre
Enfin, il est crucial de distinguer suspension de la négociation et désinscription. La suspension temporaire (avis d’avertissement) est souvent liée à des fluctuations anormales ou à la publication d’informations importantes, et ne doit pas provoquer une panique excessive. La société peut redresser la situation et reprendre la négociation. La désinscription définitive, en revanche, signifie la sortie permanente de la société du marché, c’est une étape irréversible.
Les investisseurs à moyen ou long terme, face à une suspension, peuvent souvent conserver leurs positions si le prix d’achat est raisonnable et que les fondamentaux restent stables. Les investisseurs à court terme doivent adapter leur stratégie en fonction de la situation. Lorsqu’un processus de désinscription est enclenché, tous les investisseurs doivent activer leur plan d’action, en jugeant si la cause justifie de conserver ou de vendre.
La désinscription n’implique pas forcément une perte totale, mais elle exige une vigilance accrue, une collecte d’informations rigoureuse et une évaluation rationnelle. Bien se préparer, diversifier et réagir rapidement sont les clés pour survivre à long terme dans la bourse.
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Pourquoi les actions rencontrent-elles le destin de la radiation ? Les actions en portefeuille qui sont radiées ont-elles encore de la valeur ?
Dans l’investissement en bourse, la situation la plus frustrante et imprévisible est la suspension soudaine de la négociation des actions détenues. Cela cache plusieurs possibilités — parfois une simple suspension temporaire, parfois une sortie définitive du marché. Surtout lorsque le terme « désinscription » est évoqué, de nombreux investisseurs entrent instantanément en panique, craignant que leurs actions ne deviennent de simples papiers inutiles. Mais en réalité, le destin des actions désinscrites n’est pas forcément scellé ; l’essentiel réside dans votre capacité à diagnostiquer précisément la cause de la désinscription et à adopter la stratégie appropriée.
Qu’est-ce que la désinscription ? La comprenez-vous vraiment ?
Beaucoup confondent « suspension de la négociation » et « désinscription », mais ces deux concepts ont en fait une différence essentielle.
La désinscription désigne la cessation officielle de la cotation d’une société cotée, soit parce qu’elle ne remplit plus les critères d’éligibilité, soit parce qu’elle en fait la demande. Une fois désinscrite, les investisseurs perdent définitivement le droit d’acheter ou de vendre cette action sur cette bourse. À la différence, la désinscription et la cotation OTC (Over The Counter) sont distinctes — la désinscription concerne une sortie du marché principal, tandis que la cotation OTC concerne une société dont la négociation est arrêtée sur le marché de gré à gré.
Après la désinscription, l’action reste dans votre compte, mais elle devient une « position gelée ». Vous ne pouvez plus la transférer ou la vendre aussi facilement qu’auparavant, et sa valeur réelle peut fluctuer fortement — généralement à la baisse, souvent de manière significative.
Quels types d’actions désinscrites existent-ils ? Comment différencier les causes ?
Pour évaluer si vos actions risquent une désinscription, il faut d’abord connaître les causes courantes de désinscription.
Une désinscription pour dégradation financière est la plus fréquente. Lorsqu’une société accumule des pertes continues, que sa valeur nette devient négative ou que ses états financiers reçoivent une opinion négative de l’auditeur, la bourse peut la placer en liste de surveillance pour désinscription. Exemple typique : Chesapeake Energy, producteur de gaz naturel, a demandé la faillite en 2020, a été restructurée, et sa valeur a frôlé zéro.
Les infractions à la divulgation d’informations ou la fraude conduisent également à la désinscription. En 2020, Luckin Coffee a été suspendue de la NASDAQ suite à une fraude comptable, entraînant la perte totale pour les investisseurs. Des infractions similaires incluent la surestimation des revenus, le délit d’initié, la dissimulation d’informations importantes, etc.
La privatisation volontaire ou les fusions-acquisitions relèvent du « désengagement volontaire ». En 2013, Dell a quitté le NASDAQ pour une privatisation et une restructuration, ce qui a souvent permis aux investisseurs de bénéficier d’une prime lors du rachat.
La désinscription n’est pas un événement soudain, vous avez un délai pour réagir
Beaucoup craignent que la désinscription se produise sans avertissement, mais en réalité, la bourse donne un délai d’alerte suffisant. Comprendre ce processus est crucial pour réagir à temps.
D’abord, il y a la phase d’alerte. La bourse envoie une « lettre d’avertissement » ou un « avis de traitement », et vous verrez peut-être un symbole « * » ou « ST » devant le nom de l’action (par exemple « *XX Électronique »). C’est le moment d’être vigilant, de suivre de près les annonces de la société.
Ensuite, vient le délai d’amélioration, généralement de 3 à 6 mois. La société peut tenter de redresser la situation en publiant des états financiers complémentaires, en attirant des investisseurs stratégiques ou en améliorant sa structure financière. Beaucoup d’investisseurs prennent leur décision durant cette période, entre conserver ou vendre.
Si l’amélioration échoue, la société entre en phase d’examen. La bourse convoque une réunion d’examen pour décider de la désinscription officielle. Enfin, il y a l’avis officiel de désinscription, généralement avec un préavis de plusieurs semaines ou mois avant la dernière journée de négociation.
La désinscription vaut-elle encore quelque chose ? La réponse dépend de la cause
C’est la question que se posent le plus souvent les investisseurs. La réponse : cela peut être utile, ou totalement inutile — tout dépend du type de désinscription.
Privatisation volontaire : si la société ne détient que 10-20 % d’actions flottantes, il est probable que les principaux actionnaires rachètent à un prix supérieur au marché dans un délai donné. Dans ce cas, la valeur de vos actions pourrait même augmenter, à condition de suivre attentivement les annonces et de saisir l’opportunité de rachat.
Liquidation par faillite : c’est la situation la plus dramatique. En cas de faillite, le remboursement des dettes prime sur tout, et les actionnaires ordinaires sont en dernier. Même si la société dispose d’actifs résiduels, leur part pour les actionnaires est souvent insignifiante. La plupart du temps, les investisseurs ne récupèrent rien.
Une capitalisation très faible : lorsque le prix est en baisse prolongée et que la valeur de marché s’effondre, la liquidité devient rare. Il y a peu d’acheteurs, et même si certains peuvent acheter en interne ou en externe, le risque de perte totale est élevé.
Désinscription pour infractions : après une désinscription pour non-conformité, votre position sera « gelée » et ne pourra pas être convertie en cash. Il faut attendre la procédure légale pour débloquer la situation, période durant laquelle vous perdez tout contrôle sur ces fonds.
Désinscription liée à un marché en déclin : dans certains cas, une société désinscrite pour cause de dégradation du marché peut, si le marché se redresse, être réinscrite. La possibilité de retrouver de la liquidité existe alors.
Comment réagir face à différents scénarios de désinscription
Si la cause est une perte : dès que vous constatez qu’aucun repreneur ne se manifeste, il faut vendre rapidement. Même à un prix très faible, c’est mieux que de voir ses actions devenir de simples papiers inutiles.
Si la cause est une profitabilité : il vaut mieux conserver en espérant une reprise ou une nouvelle cotation à un prix élevé. Certains cas de privatisation ont finalement apporté des surprises positives aux actionnaires.
L’essentiel est la collecte d’informations. Avant la désinscription officielle, la société publie sur « l’observatoire des informations publiques » la date de désinscription et le plan de traitement. Il faut suivre activement ou demander directement à votre courtier.
En cas de rachat : il faut effectuer la procédure dans le délai imparti, sinon cela devient caduque. Accepter le rachat est souvent la façon la plus simple de minimiser la perte.
En cas de passage au marché OTC : même si la liquidité est limitée, la négociation peut encore continuer. Si la société redresse la situation, il y a une chance de réinscription future.
En l’absence de rachat ou d’option OTC : vous pouvez continuer à détenir, transférer en privé à d’autres actionnaires ou consulter votre courtier pour la procédure de transfert.
Questions fiscales : si vous ne pouvez pas récupérer votre investissement, vous pouvez déclarer une perte en capital pour réduire votre impôt. Il est conseillé de consulter un professionnel comptable.
La prévention du risque de désinscription : mieux vaut prévenir que guérir
Plutôt que d’attendre que la société soit désinscrite pour paniquer, il vaut mieux anticiper. Lors de l’achat d’actions, il faut analyser sérieusement la santé financière, la perspective commerciale et la conformité aux critères de la bourse.
La diversification est la méthode la plus efficace pour réduire le risque de désinscription. Évitez de concentrer tout votre capital sur une seule action ou un seul secteur. Selon votre profil de risque, construisez votre portefeuille :
De plus, il est important de revoir régulièrement les états financiers, la surveillance réglementaire et d’identifier rapidement les signaux d’alerte (pertes continues, changements dans la direction, réserves d’audit, etc.) pour sortir à temps avant que la situation ne s’aggrave.
Suspension et désinscription, ne pas confondre
Enfin, il est crucial de distinguer suspension de la négociation et désinscription. La suspension temporaire (avis d’avertissement) est souvent liée à des fluctuations anormales ou à la publication d’informations importantes, et ne doit pas provoquer une panique excessive. La société peut redresser la situation et reprendre la négociation. La désinscription définitive, en revanche, signifie la sortie permanente de la société du marché, c’est une étape irréversible.
Les investisseurs à moyen ou long terme, face à une suspension, peuvent souvent conserver leurs positions si le prix d’achat est raisonnable et que les fondamentaux restent stables. Les investisseurs à court terme doivent adapter leur stratégie en fonction de la situation. Lorsqu’un processus de désinscription est enclenché, tous les investisseurs doivent activer leur plan d’action, en jugeant si la cause justifie de conserver ou de vendre.
La désinscription n’implique pas forcément une perte totale, mais elle exige une vigilance accrue, une collecte d’informations rigoureuse et une évaluation rationnelle. Bien se préparer, diversifier et réagir rapidement sont les clés pour survivre à long terme dans la bourse.