Qu’est-ce qu’un ADR ? Comprendre l’identité des actions étrangères sur le marché américain
Le certificat de dépôt américain (American Depositary Receipt, ADR) est essentiellement un instrument financier émis par une banque dépositaire américaine au nom d’une société étrangère. En termes simples, lorsqu’une entreprise étrangère souhaite entrer sur le marché boursier américain sans passer par tout le processus d’introduction en bourse, elle confie ses actions à une banque américaine qui émet ensuite des certificats ADR pour que les investisseurs puissent les négocier.
Prenons l’exemple de TSMC, ce géant taïwanais des semi-conducteurs, qui est coté à Taïwan et émet également des actions sous forme d’ADR (code TSM). Les investisseurs américains n’ont pas besoin d’ouvrir un compte de courtage à Taïwan ; ils peuvent simplement acheter directement des ADR de TSMC sur le NYSE en dollars américains, ce qui leur permet de détenir indirectement la propriété des actions taïwanaises.
En résumé, l’ADR est le « double » d’une société étrangère sur le marché américain, permettant aux investisseurs du monde entier de négocier directement avec des dollars étrangers.
Pourquoi les entreprises étrangères émettent-elles des ADR ? La logique derrière l’émission d’un ADR
Pour une entreprise étrangère, entrer sur le marché américain nécessite de satisfaire à des exigences réglementaires strictes et à des normes comptables rigoureuses, ce qui est coûteux et complexe. En revanche, l’émission d’un ADR constitue une « voie rapide » pour accéder au marché américain — elle permet d’éviter le processus d’introduction en bourse long et coûteux tout en accédant directement au plus grand marché de capitaux mondial.
Le marché américain, avec son volume de transactions quotidien énorme, sa liquidité abondante et sa base d’investisseurs vaste, est très attractif pour les entreprises étrangères cherchant à se financer et à se développer. L’émission d’ADR permet à ces sociétés de conserver leur statut de société cotée locale tout en bénéficiant d’un canal de financement aux États-Unis.
Pour les investisseurs, la commodité de l’ADR est également un avantage majeur. Imaginez que vous souhaitez acheter une action étrangère sans ADR : vous devrez ouvrir un compte de courtage dans le pays concerné, convertir votre monnaie locale en devise locale, supporter le risque de change, et vous familiariser avec des règles de trading et une fiscalité étrangères.
Avec un ADR, tout devient aussi simple que d’acheter une action américaine : processus transparent et coûts relativement faibles.
La hiérarchie des ADR : différences de risques selon les niveaux
Les ADR sont classés en deux catégories selon leur mode d’émission, et en trois niveaux selon leur place sur le marché. Ce système de classification influence directement la liquidité, la réglementation et le risque d’investissement.
Distinction selon le mode d’émission :
Les ADR sponsorisés sont émis par une société étrangère qui signe un contrat officiel avec une banque américaine. La société contrôle l’ADR et paie des frais d’émission, la banque se charge du règlement des transactions. Ces ADR doivent respecter les règles de la SEC (Securities and Exchange Commission), publier régulièrement des états financiers, et offrent la plus grande transparence.
Les ADR non sponsorisés sont émis par une banque en réponse à la demande du marché, parfois sans participation directe de la société étrangère. Tencent (TCEHY), BYD (BYDDY), Meituan (MPNGY) sont des exemples typiques. Ces ADR ne peuvent être négociés que sur le marché OTC (Over-The-Counter), avec une réglementation plus souple et un risque plus élevé.
Distinction selon le niveau de marché :
Les ADR de niveau 1 ont les seuils les plus faibles : ils ne peuvent être négociés que sur le marché OTC, et la société n’a pas besoin de soumettre de rapports détaillés à la SEC. Cela signifie que l’information disponible pour l’investisseur est limitée, la liquidité faible, et le risque élevé.
Les ADR de niveau 2 peuvent être négociés sur le NASDAQ ou la NYSE, et doivent soumettre des formulaires standards comme le F6 ou le 20F, avec une réglementation plus stricte. Beaucoup de grandes entreprises ont des ADR de niveau 2.
Les ADR de niveau 3 ont les exigences les plus strictes : ils combinent négociation et levée de fonds, nécessitent la soumission de documents complets, et sont soumis à une réglementation rigoureuse. Seules les grandes sociétés étrangères solides peuvent émettre des ADR de niveau 3.
Résumé simplifié : Niveau 1, le plus souple ; Niveau 2, intermédiaire ; Niveau 3, le plus strict. Les investisseurs devraient privilégier les ADR de niveau 2 ou 3 pour réduire le risque.
Démêler le mystère de la conversion entre ADR et actions sous-jacentes : ratios, prime, discount et taux de change
Ratio ADR : 1:1 n’est pas la norme
Beaucoup d’investisseurs pensent à tort que l’ADR et l’action d’origine sont en ratio 1:1. Ce n’est pas le cas. Par exemple, le ratio de TSMC est de 1:5 (5 actions taïwanaises équivalent à 1 ADR), Foxconn aussi 1:5, mais Chunghwa Telecom est de 1:10.
Pourquoi les entreprises fixent-elles différents ratios ? La principale considération est l’adaptation du prix. Si le prix de l’action taïwanaise de TSMC est très élevé, le convertir en ADR pourrait rendre le prix en dollars américains également très élevé, ce qui pourrait dissuader les petits investisseurs américains. En ajustant le ratio, l’entreprise s’assure que le prix de l’ADR reste dans une fourchette raisonnable, facilitant la négociation et maintenant la liquidité.
Six différences majeures entre l’action taïwanaise et l’ADR taïwanaise
Bien que l’action taïwanaise et l’ADR d’une même société semblent identiques, il existe des différences notables :
Nature : L’action taïwanaise représente une propriété réelle dans la société, tandis que l’ADR est un certificat représentant cette propriété — vous détenez un reçu émis par la banque dépositaire, pas la vraie action.
Lieu de négociation et réglementation : L’action taïwanaise se négocie à la bourse de Taïwan sous la régulation taïwanaise ; l’ADR se négocie à NYSE ou NASDAQ sous la régulation de la SEC américaine. Les règles, la fiscalité, la transparence diffèrent.
Code et public cible : L’action de Foxconn à Taïwan a le code 2317, l’ADR le code HNHAY. La première s’adresse aux investisseurs taïwanais, la seconde aux investisseurs mondiaux.
Différences de prix et de tendance : Bien que généralement corrélés, la différence de change, le décalage horaire, et les flux de capitaux peuvent faire que la tendance quotidienne ou la performance sur une période diffère. Par exemple, début 2023, le prix de TSMC en bourse taïwanaise a augmenté alors que l’ADR a baissé, illustrant l’effet de la prime ou du discount.
A-shares et A-shares ADR : une image d’investissement à travers le détroit
Ce même principe s’applique aux A-shares et A-shares ADR. Par exemple, BYD à Shanghai a le code 00285, son ADR est BYDDY. Great Wall Motors à Shenzhen a le code 601633, ADR GWLLY.
Les A-shares sont régulés par la CSRC chinoise, les ADR par la SEC américaine, ce qui implique des publics d’investisseurs très différents. Les investisseurs mondiaux souhaitant négocier des actions chinoises sur le marché américain doivent passer par les ADR.
Facteurs clés à considérer avant d’investir dans un ADR
La liquidité, un coût invisible
En mars, le volume moyen quotidien d’échange de l’ADR de Chunghwa Telecom n’était que de 145 000 actions, alors que le volume quotidien moyen de la bourse taïwanaise dépassait 12 millions d’actions. Qu’est-ce que cela signifie ?
Lorsque vous souhaitez vendre rapidement une grosse position en ADR sur le marché américain, vous risquez de faire face à un « ordre sans acheteur ». La faible liquidité entraîne un écart important entre prix d’achat et de vente, vous obligeant à vendre à un prix inférieur ou à payer plus cher pour acheter. Pour le trader à court terme, c’est un coût caché important.
La nécessité d’analyser les fondamentaux
Investir dans un ADR, c’est comme investir dans une action ordinaire : il faut évaluer la santé financière de l’entreprise, ses perspectives sectorielles, le contexte politique, etc. Mais il y a un piège : un ADR de niveau 1 ne nécessite pas de rapport financier aux États-Unis, il faut donc rechercher ces informations sur le marché local de la société.
Par exemple, pour un ADR non sponsorisé, l’entreprise peut ne pas publier d’informations en bourse. Vous devrez aller en Taïwan, en Chine ou dans le pays d’émission pour obtenir les rapports annuels ou trimestriels, puis faire votre propre analyse fondamentale. C’est un travail souvent inconnu et chronophage pour beaucoup d’investisseurs américains.
La prime et le discount : opportunités d’arbitrage et risques
Le prix de l’ADR n’est pas entièrement déterminé par le prix de l’action locale. Par exemple, si le ratio de TSMC est de 1:5, et que le 22 mars 2023, le prix de clôture de l’ADR était de 92,6 dollars, en convertissant en NT$ : 92,6 ÷ 5 × 30 (taux de change) = 553,8 NT$. Le prix de clôture de l’action taïwanaise ce jour-là était de 533 NT$. Cela indique une prime (surévaluation) de l’ADR.
Les investisseurs avisés peuvent choisir de faire de l’arbitrage : acheter en masse l’action locale tout en vendant l’ADR pour profiter de la différence de prix. Mais cela implique des opérations transfrontalières, la gestion du taux de change, et des coûts de transaction, ce qui n’est pas accessible à tous.
Coûts et gains réels liés à l’investissement dans un ADR
La fiscalité, un avantage à exploiter
Les investisseurs taïwanais peuvent réaliser des gains via l’ADR sans payer d’impôt si le montant ne dépasse pas 1 million de NT$. C’est un avantage clé par rapport à la négociation d’actions taïwanaises — celles-ci sont soumises à une taxe de transaction de 0,1% et à l’impôt sur les dividendes. De plus, la plupart des courtiers étrangers offrent des commissions nulles ou très faibles, rendant la fréquence de trading bien moins coûteuse que chez les courtiers taïwanais, avec des frais de 1-2%.
Mais ce n’est qu’un avantage apparent. L’investisseur doit aussi supporter le coût de change, le risque de fluctuation du taux de change, et la complexité de la déclaration fiscale aux États-Unis (dans certains cas, il faut déclarer ses gains).
Le risque de change, une épée à double tranchant
Supposons que vous investissez 30 000 NT$ en ADR à un taux de change de 1:30, ce qui vous donne 1000 dollars. Si l’ADR augmente de 20 %, votre portefeuille vaut 1200 dollars. Mais si, au moment de convertir en NT$, le taux de change est passé à 1:25, vous ne récupérez que 30 000 NT$, soit une perte effective. Vous avez gagné 20 % en dollars, mais la dépréciation du taux de change annule ou dépasse ce gain.
Inversement, si le taux de change s’apprécie, votre profit en dollars est amplifié. Cet effet de levier du taux de change rend l’investissement en ADR plus volatile.
Une nouvelle fenêtre pour la diversification
L’ADR permet aux investisseurs américains d’accéder à des entreprises comme Tesla (leader américain de la voiture électrique) et NIO (nouveau venu chinois dans la voiture électrique) en même temps, offrant une exposition multi-sectorielle à l’industrie des véhicules électriques. Sans ADR, les investisseurs américains ne pourraient que s’en tenir à Tesla, sans pouvoir participer directement à la croissance des entreprises chinoises ou taïwanaises de qualité.
Réflexions finales sur l’investissement dans l’ADR
L’ADR n’est ni un paradis ni un piège, mais une fenêtre pratique pour investir à l’étranger. La décision doit se baser sur :
Privilégier les ADR de niveau 2 ou 3 plutôt que de niveau 1
Favoriser ceux avec un sponsor plutôt que non sponsorisé
Surveiller la liquidité — prudence avec les ADR dont le volume quotidien est inférieur à 50 000 actions
Apprendre à analyser les états financiers locaux, sans se reposer uniquement sur les divulgations américaines
Surveiller la prime ou le discount, mais sans faire de trading excessif
Rappeler que la rentabilité de l’ADR dépend de la croissance de l’entreprise, pas de stratégies de trading
La raison principale pour choisir un ADR doit être « la confiance dans le potentiel à long terme de cette entreprise », et non « profiter d’un écart de prix pour faire de l’arbitrage ».
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Signification complète de ADR : une nouvelle voie d'investissement en actions à l'échelle mondiale
Qu’est-ce qu’un ADR ? Comprendre l’identité des actions étrangères sur le marché américain
Le certificat de dépôt américain (American Depositary Receipt, ADR) est essentiellement un instrument financier émis par une banque dépositaire américaine au nom d’une société étrangère. En termes simples, lorsqu’une entreprise étrangère souhaite entrer sur le marché boursier américain sans passer par tout le processus d’introduction en bourse, elle confie ses actions à une banque américaine qui émet ensuite des certificats ADR pour que les investisseurs puissent les négocier.
Prenons l’exemple de TSMC, ce géant taïwanais des semi-conducteurs, qui est coté à Taïwan et émet également des actions sous forme d’ADR (code TSM). Les investisseurs américains n’ont pas besoin d’ouvrir un compte de courtage à Taïwan ; ils peuvent simplement acheter directement des ADR de TSMC sur le NYSE en dollars américains, ce qui leur permet de détenir indirectement la propriété des actions taïwanaises.
En résumé, l’ADR est le « double » d’une société étrangère sur le marché américain, permettant aux investisseurs du monde entier de négocier directement avec des dollars étrangers.
Pourquoi les entreprises étrangères émettent-elles des ADR ? La logique derrière l’émission d’un ADR
Pour une entreprise étrangère, entrer sur le marché américain nécessite de satisfaire à des exigences réglementaires strictes et à des normes comptables rigoureuses, ce qui est coûteux et complexe. En revanche, l’émission d’un ADR constitue une « voie rapide » pour accéder au marché américain — elle permet d’éviter le processus d’introduction en bourse long et coûteux tout en accédant directement au plus grand marché de capitaux mondial.
Le marché américain, avec son volume de transactions quotidien énorme, sa liquidité abondante et sa base d’investisseurs vaste, est très attractif pour les entreprises étrangères cherchant à se financer et à se développer. L’émission d’ADR permet à ces sociétés de conserver leur statut de société cotée locale tout en bénéficiant d’un canal de financement aux États-Unis.
Pour les investisseurs, la commodité de l’ADR est également un avantage majeur. Imaginez que vous souhaitez acheter une action étrangère sans ADR : vous devrez ouvrir un compte de courtage dans le pays concerné, convertir votre monnaie locale en devise locale, supporter le risque de change, et vous familiariser avec des règles de trading et une fiscalité étrangères.
Avec un ADR, tout devient aussi simple que d’acheter une action américaine : processus transparent et coûts relativement faibles.
La hiérarchie des ADR : différences de risques selon les niveaux
Les ADR sont classés en deux catégories selon leur mode d’émission, et en trois niveaux selon leur place sur le marché. Ce système de classification influence directement la liquidité, la réglementation et le risque d’investissement.
Distinction selon le mode d’émission :
Les ADR sponsorisés sont émis par une société étrangère qui signe un contrat officiel avec une banque américaine. La société contrôle l’ADR et paie des frais d’émission, la banque se charge du règlement des transactions. Ces ADR doivent respecter les règles de la SEC (Securities and Exchange Commission), publier régulièrement des états financiers, et offrent la plus grande transparence.
Les ADR non sponsorisés sont émis par une banque en réponse à la demande du marché, parfois sans participation directe de la société étrangère. Tencent (TCEHY), BYD (BYDDY), Meituan (MPNGY) sont des exemples typiques. Ces ADR ne peuvent être négociés que sur le marché OTC (Over-The-Counter), avec une réglementation plus souple et un risque plus élevé.
Distinction selon le niveau de marché :
Les ADR de niveau 1 ont les seuils les plus faibles : ils ne peuvent être négociés que sur le marché OTC, et la société n’a pas besoin de soumettre de rapports détaillés à la SEC. Cela signifie que l’information disponible pour l’investisseur est limitée, la liquidité faible, et le risque élevé.
Les ADR de niveau 2 peuvent être négociés sur le NASDAQ ou la NYSE, et doivent soumettre des formulaires standards comme le F6 ou le 20F, avec une réglementation plus stricte. Beaucoup de grandes entreprises ont des ADR de niveau 2.
Les ADR de niveau 3 ont les exigences les plus strictes : ils combinent négociation et levée de fonds, nécessitent la soumission de documents complets, et sont soumis à une réglementation rigoureuse. Seules les grandes sociétés étrangères solides peuvent émettre des ADR de niveau 3.
Résumé simplifié : Niveau 1, le plus souple ; Niveau 2, intermédiaire ; Niveau 3, le plus strict. Les investisseurs devraient privilégier les ADR de niveau 2 ou 3 pour réduire le risque.
Démêler le mystère de la conversion entre ADR et actions sous-jacentes : ratios, prime, discount et taux de change
Ratio ADR : 1:1 n’est pas la norme
Beaucoup d’investisseurs pensent à tort que l’ADR et l’action d’origine sont en ratio 1:1. Ce n’est pas le cas. Par exemple, le ratio de TSMC est de 1:5 (5 actions taïwanaises équivalent à 1 ADR), Foxconn aussi 1:5, mais Chunghwa Telecom est de 1:10.
Pourquoi les entreprises fixent-elles différents ratios ? La principale considération est l’adaptation du prix. Si le prix de l’action taïwanaise de TSMC est très élevé, le convertir en ADR pourrait rendre le prix en dollars américains également très élevé, ce qui pourrait dissuader les petits investisseurs américains. En ajustant le ratio, l’entreprise s’assure que le prix de l’ADR reste dans une fourchette raisonnable, facilitant la négociation et maintenant la liquidité.
Six différences majeures entre l’action taïwanaise et l’ADR taïwanaise
Bien que l’action taïwanaise et l’ADR d’une même société semblent identiques, il existe des différences notables :
Nature : L’action taïwanaise représente une propriété réelle dans la société, tandis que l’ADR est un certificat représentant cette propriété — vous détenez un reçu émis par la banque dépositaire, pas la vraie action.
Lieu de négociation et réglementation : L’action taïwanaise se négocie à la bourse de Taïwan sous la régulation taïwanaise ; l’ADR se négocie à NYSE ou NASDAQ sous la régulation de la SEC américaine. Les règles, la fiscalité, la transparence diffèrent.
Code et public cible : L’action de Foxconn à Taïwan a le code 2317, l’ADR le code HNHAY. La première s’adresse aux investisseurs taïwanais, la seconde aux investisseurs mondiaux.
Différences de prix et de tendance : Bien que généralement corrélés, la différence de change, le décalage horaire, et les flux de capitaux peuvent faire que la tendance quotidienne ou la performance sur une période diffère. Par exemple, début 2023, le prix de TSMC en bourse taïwanaise a augmenté alors que l’ADR a baissé, illustrant l’effet de la prime ou du discount.
A-shares et A-shares ADR : une image d’investissement à travers le détroit
Ce même principe s’applique aux A-shares et A-shares ADR. Par exemple, BYD à Shanghai a le code 00285, son ADR est BYDDY. Great Wall Motors à Shenzhen a le code 601633, ADR GWLLY.
Les A-shares sont régulés par la CSRC chinoise, les ADR par la SEC américaine, ce qui implique des publics d’investisseurs très différents. Les investisseurs mondiaux souhaitant négocier des actions chinoises sur le marché américain doivent passer par les ADR.
Facteurs clés à considérer avant d’investir dans un ADR
La liquidité, un coût invisible
En mars, le volume moyen quotidien d’échange de l’ADR de Chunghwa Telecom n’était que de 145 000 actions, alors que le volume quotidien moyen de la bourse taïwanaise dépassait 12 millions d’actions. Qu’est-ce que cela signifie ?
Lorsque vous souhaitez vendre rapidement une grosse position en ADR sur le marché américain, vous risquez de faire face à un « ordre sans acheteur ». La faible liquidité entraîne un écart important entre prix d’achat et de vente, vous obligeant à vendre à un prix inférieur ou à payer plus cher pour acheter. Pour le trader à court terme, c’est un coût caché important.
La nécessité d’analyser les fondamentaux
Investir dans un ADR, c’est comme investir dans une action ordinaire : il faut évaluer la santé financière de l’entreprise, ses perspectives sectorielles, le contexte politique, etc. Mais il y a un piège : un ADR de niveau 1 ne nécessite pas de rapport financier aux États-Unis, il faut donc rechercher ces informations sur le marché local de la société.
Par exemple, pour un ADR non sponsorisé, l’entreprise peut ne pas publier d’informations en bourse. Vous devrez aller en Taïwan, en Chine ou dans le pays d’émission pour obtenir les rapports annuels ou trimestriels, puis faire votre propre analyse fondamentale. C’est un travail souvent inconnu et chronophage pour beaucoup d’investisseurs américains.
La prime et le discount : opportunités d’arbitrage et risques
Le prix de l’ADR n’est pas entièrement déterminé par le prix de l’action locale. Par exemple, si le ratio de TSMC est de 1:5, et que le 22 mars 2023, le prix de clôture de l’ADR était de 92,6 dollars, en convertissant en NT$ : 92,6 ÷ 5 × 30 (taux de change) = 553,8 NT$. Le prix de clôture de l’action taïwanaise ce jour-là était de 533 NT$. Cela indique une prime (surévaluation) de l’ADR.
Les investisseurs avisés peuvent choisir de faire de l’arbitrage : acheter en masse l’action locale tout en vendant l’ADR pour profiter de la différence de prix. Mais cela implique des opérations transfrontalières, la gestion du taux de change, et des coûts de transaction, ce qui n’est pas accessible à tous.
Coûts et gains réels liés à l’investissement dans un ADR
La fiscalité, un avantage à exploiter
Les investisseurs taïwanais peuvent réaliser des gains via l’ADR sans payer d’impôt si le montant ne dépasse pas 1 million de NT$. C’est un avantage clé par rapport à la négociation d’actions taïwanaises — celles-ci sont soumises à une taxe de transaction de 0,1% et à l’impôt sur les dividendes. De plus, la plupart des courtiers étrangers offrent des commissions nulles ou très faibles, rendant la fréquence de trading bien moins coûteuse que chez les courtiers taïwanais, avec des frais de 1-2%.
Mais ce n’est qu’un avantage apparent. L’investisseur doit aussi supporter le coût de change, le risque de fluctuation du taux de change, et la complexité de la déclaration fiscale aux États-Unis (dans certains cas, il faut déclarer ses gains).
Le risque de change, une épée à double tranchant
Supposons que vous investissez 30 000 NT$ en ADR à un taux de change de 1:30, ce qui vous donne 1000 dollars. Si l’ADR augmente de 20 %, votre portefeuille vaut 1200 dollars. Mais si, au moment de convertir en NT$, le taux de change est passé à 1:25, vous ne récupérez que 30 000 NT$, soit une perte effective. Vous avez gagné 20 % en dollars, mais la dépréciation du taux de change annule ou dépasse ce gain.
Inversement, si le taux de change s’apprécie, votre profit en dollars est amplifié. Cet effet de levier du taux de change rend l’investissement en ADR plus volatile.
Une nouvelle fenêtre pour la diversification
L’ADR permet aux investisseurs américains d’accéder à des entreprises comme Tesla (leader américain de la voiture électrique) et NIO (nouveau venu chinois dans la voiture électrique) en même temps, offrant une exposition multi-sectorielle à l’industrie des véhicules électriques. Sans ADR, les investisseurs américains ne pourraient que s’en tenir à Tesla, sans pouvoir participer directement à la croissance des entreprises chinoises ou taïwanaises de qualité.
Réflexions finales sur l’investissement dans l’ADR
L’ADR n’est ni un paradis ni un piège, mais une fenêtre pratique pour investir à l’étranger. La décision doit se baser sur :
La raison principale pour choisir un ADR doit être « la confiance dans le potentiel à long terme de cette entreprise », et non « profiter d’un écart de prix pour faire de l’arbitrage ».